Très beau roman sur un épisode honteux de l'histoire de France. C'est bien écrit, on espère, on prit, on refuse de croire au pire. La vie est cruelle, ce livre est bien fait, bien documenté, il invite à la reflexion.
Au fil de mes lectures, j'inscris mes impressions pour les partager. La lecture m'amuse, m'inspire, me passionne, m'instruit, m'ennuie aussi parfois. Dans des carnets, j'ai toujours consigné des notes sur les livres que j'ai lus. Pour garder certains titres/citations en mémoire ou pour conseiller. Désormais, c'est on line que je créé mon arbre de livres. Peut-être viendrez-vous y ajouter quelles feuilles ou branches. Bienvenue sur mon blog !
mercredi 15 juin 2011
Même le silence a une fin d'Ingrid Betancourt
Quel style! Que l'on aime ou pas Ingrid Betancourt, on ne peut refuter que cette femme possède une élégance incroyable. D'un point de vue littéraire, ce livre est une merveille. Si l'on laisse de côté la politique, quelle leçon de courage! A tous ceux qui disent qu'elle est allée se fourrer là toute seule, qu'ils lisent son livre pour comprendre ce qu'elle a enduré et la force dont elle fait encore preuve. A tous ceux qui disent qu'elle serait ingrate, n'est-il pas normal qu'après toutes ces années sans pouvoir s'exprimer, elle ait décidé de reprendre le controle de son nom et de sa parole. Et bien lui en a pris pour nous lecteurs! Je la remercie pour ce témoignage extraordinaire et je le recommande très vivement.
Et après de Guillaume Musso
Roman déplorable. Dès le début on comprend l'idée du roman que l'on n'est sensé comprendre qu'àla fin. Du coup c'est du remplissage et une perte de temps totale. Alors on passe.
Les cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini
Livre magnifique et poignant! Le style est très agréable, l'écrivain nous fait découvrir avec passion une culture que nous ne connaissons quasiment pas. L'auteur étant lui-même afghan, né à Kaboul, devenu médecin au Etats-Unis, il ya beaucoup de son histoire personnelle dans cette histoire qui demeure néanmoins un roman. A lire et à recommander sans hésitation.
mercredi 1 juin 2011
Ulysse from Bagdag d'Eric-Emmanuel Schmitt
Eric-Emmanuel Schmitt est sans aucun doute l'un de mes écrivains préférés mais cette fois, j'ai été déçue.
Le début du roman quand cela se passe à Bagdad est très bien, mais ce n'est pas le sujet si l'on se réfère au titre et à Ulysse.
Il devient Ulysse lorsque'il voyage et à l'exception de l'épisode où il rencontre sa calypso, la fin du roman semble blaclée. Un peu comme si l'auteur avait dû rendre sa copie avant qu'il ait eu le temps de finir. Dommage, d'autant que c'est le coeur de son sujet.
Le début du roman quand cela se passe à Bagdad est très bien, mais ce n'est pas le sujet si l'on se réfère au titre et à Ulysse.
Il devient Ulysse lorsque'il voyage et à l'exception de l'épisode où il rencontre sa calypso, la fin du roman semble blaclée. Un peu comme si l'auteur avait dû rendre sa copie avant qu'il ait eu le temps de finir. Dommage, d'autant que c'est le coeur de son sujet.
Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra
Un petit roman au parfum délicieusement exotique. C'est nonchalant, coloré, suranné, bref attachant comme le Sud! J'aime.
Mangeclous d'Albert Cohen
Extrait choisi:
...Seigneur Solal, je soulève ma chope mousseuse en affirmant que c'est la première fois de ma vie que j'ai mangé et, que Dieu me pardonne, je n'ai plus faim. Que pourrais-je dire de mieux? Grâces soient donc rendues à la Société des Nations dont je comprends maintenant l'utilité et le rôle humanitaire. Ce n'est pas Société des Nations qu'il faut dire, mais Satisfaction des Nourris et Saciété du Nombril et Saturation des Nouilles! Seigneur amphitrion, dispensateur de voluptés alimentaires et de festins gustatifs de la langue et du gosier, je n'oublierai jamais ce grand jour où j'ai absorbé, résorbé, avalé, croqué, grignoté, dévoré, goûté, happé, gobé, baffré, consommé jusqu'à gonflement dangereux des parois stomacales et dilatation suprême! De par votre munificence j'ai subsisté, brouté, ruminé et vécu et me suis rempli à la satisfaction des entrailles et papilles linguales et me suis réellement et véritablement régalé, restauré, repu, rassassié, assouvi, gorgé, gavé, empli et sustenté. Oh, je penserai toute ma vie à de telles résorptions et intussusceptions! Certes, je me suis glissé en mon tuyau digestif, et mon estomac en restera farci jusqu'à la fin de ses jours. En un mot comme en cent, seigneur Solal, on m'apporterait un oeuf frit en ce moment, eh bien, je le jure sur les restes incomestibles et sacrés de ma chère mère, je le refuserais! Que dire d'autre, seigneur Solal? Au nom de mon estomac adoré, merci! Je vais m'assoir non sans avoir crié alléluia de tous mes intestins satisfaits! Et criez tous avec moi, mes chers compagnons de la truite, des ballottines et des truffes: " Louange à Dieu qui nous a repus et au seigneur Solal qui L'a fortement aidé!" - Louange!...
Mangeclous d'Albert Cohen
Gallimard 1980
Cet extrait serait immédiatement enlevé si l'auteur le demandait.
...Seigneur Solal, je soulève ma chope mousseuse en affirmant que c'est la première fois de ma vie que j'ai mangé et, que Dieu me pardonne, je n'ai plus faim. Que pourrais-je dire de mieux? Grâces soient donc rendues à la Société des Nations dont je comprends maintenant l'utilité et le rôle humanitaire. Ce n'est pas Société des Nations qu'il faut dire, mais Satisfaction des Nourris et Saciété du Nombril et Saturation des Nouilles! Seigneur amphitrion, dispensateur de voluptés alimentaires et de festins gustatifs de la langue et du gosier, je n'oublierai jamais ce grand jour où j'ai absorbé, résorbé, avalé, croqué, grignoté, dévoré, goûté, happé, gobé, baffré, consommé jusqu'à gonflement dangereux des parois stomacales et dilatation suprême! De par votre munificence j'ai subsisté, brouté, ruminé et vécu et me suis rempli à la satisfaction des entrailles et papilles linguales et me suis réellement et véritablement régalé, restauré, repu, rassassié, assouvi, gorgé, gavé, empli et sustenté. Oh, je penserai toute ma vie à de telles résorptions et intussusceptions! Certes, je me suis glissé en mon tuyau digestif, et mon estomac en restera farci jusqu'à la fin de ses jours. En un mot comme en cent, seigneur Solal, on m'apporterait un oeuf frit en ce moment, eh bien, je le jure sur les restes incomestibles et sacrés de ma chère mère, je le refuserais! Que dire d'autre, seigneur Solal? Au nom de mon estomac adoré, merci! Je vais m'assoir non sans avoir crié alléluia de tous mes intestins satisfaits! Et criez tous avec moi, mes chers compagnons de la truite, des ballottines et des truffes: " Louange à Dieu qui nous a repus et au seigneur Solal qui L'a fortement aidé!" - Louange!...
Mangeclous d'Albert Cohen
Gallimard 1980
Cet extrait serait immédiatement enlevé si l'auteur le demandait.
Les Bienveillantes de Jonathan Littell
Extrait choisi:
...Quelquechose m'intriguait: sous son nez, sa lèvre était lisse, sans le creux habituel au centre. "Comment se fait-il que ta lèvre soit comme cela? Je n'ai jamais vu ça." Il se frotta la lèvre: "Ca? Quand je suis né, l'ange ne m'a pas scellé les lèvres. Ainsi, je me souviens de tout ce qui s'est passé avant." - "Je ne comprends pas." - "Pourtant tu es instruit. Tout cela est écrit dans le livre de la création del'enfant des petits Midraschim. Au début, les parents de l'homme s'accouplent. Cela crée une goutte dans laquelle Dieu introduit l'esprit de l'homme. Ensuite, l'ange conduit la goutte, le matin, au Paradis, et le soir, en Enfer, puis il lui montre où elle vivra sur terre et où elle sera enterrée lorsque Dieux rappellera l'esprit qu'il y a mis. Ensuite, il est écrit ceci. Excuse-moi si je récite mal, mais je dois traduire de l'hébreu que tu ne connais pas: Mais l'ange ramène toujours la goutte dans le corps de sa mère et le saint, loué soit-il, ferme derrière les portes et les verrous. Et le saint, loué soit-il, lui dit: Tu iras jusque là, et pas plus loin. Et l'enfant reste dans les flancs de sa mère pendant neuf mois. Ensuite il est écrit: L'enfant mange de tout ce que mange sa mère, boit de tout ce que boit sa mère et n'élimine pas d'excréments, car s'il le faisait, il ferait mourir sa mère. Et ensuite il est écrit: Et lorsque vient le moment où il doit venir au monde, l'ange se présente devant lui et lui dit: Sord, car le moment est venu de ton apparition au monde. Et l'esprit de l'enfant répond: J'ai déjà dit devant celui qui fut là que je suis satisfait du monde dans lequel j'ai vécu. Et l'ange lui répond: Le monde dans lequel je t'amène est beau. Et ensuite: Malgré toi, tu as été formé dans le corps de ta mère, et malgré toi, tu es né pour venir au monde. Aussitôt l'enfant se met à pleurer. Et pourquoi pleure-t-il? A cause du monde dans lequel il avait vécu et qu'il est obligé de quitter. Et dès qu'il est sorti, l'ange lui donne un coup sur le nez et éteint la lumière au-dessus de sa tête, il fait sortir l'enfant malgré lui et l'enfant oublie tout ce qu'il a vu. Et dès qu'il sort, il commence à pleurer. Ce coup sur le nez dont parle le livre, c'est cela: l'ange scelle les lèvres de l'enfant et ce sceau laisse une marque. Mais l'enfant n'oublie pas tout de suite. Quand mon fils avait trois ans, il y a longtemps, je l'ai surpris la nuit près du berceau de sa petite soeur: "Parle-moi de Dieu", lui disait-il. "Je suis en train d'oublier." C'est pour cela que l'homme doit tout réapprendre sur Dieu par l'étude, et c'est pour cela que les hommes deviennent méchants et se tuent les uns les autres. Mais moi, l'ange m'a fait sortir sans me sceller les lèvres, comme tu le vois, et je me souviens de tout." - "Alors, tu te souviens de l'endroit où tu vas être enterré?" lui demandais-je. Il eut un grand sourire: "C'est bien pour cela que je suis venu ici pour te voir." - "Et c'est loin d'ici?" - "Non. Je peux te le montrer, si tu veux." Je me levai et pris mon calot: "Allons-y."...
Les Bienveillantes, Jonathan Littell
Editions Gallimard, 2006
Cet extrait serait immédiatement enlevé si l'auteur le demandait.
...Quelquechose m'intriguait: sous son nez, sa lèvre était lisse, sans le creux habituel au centre. "Comment se fait-il que ta lèvre soit comme cela? Je n'ai jamais vu ça." Il se frotta la lèvre: "Ca? Quand je suis né, l'ange ne m'a pas scellé les lèvres. Ainsi, je me souviens de tout ce qui s'est passé avant." - "Je ne comprends pas." - "Pourtant tu es instruit. Tout cela est écrit dans le livre de la création del'enfant des petits Midraschim. Au début, les parents de l'homme s'accouplent. Cela crée une goutte dans laquelle Dieu introduit l'esprit de l'homme. Ensuite, l'ange conduit la goutte, le matin, au Paradis, et le soir, en Enfer, puis il lui montre où elle vivra sur terre et où elle sera enterrée lorsque Dieux rappellera l'esprit qu'il y a mis. Ensuite, il est écrit ceci. Excuse-moi si je récite mal, mais je dois traduire de l'hébreu que tu ne connais pas: Mais l'ange ramène toujours la goutte dans le corps de sa mère et le saint, loué soit-il, ferme derrière les portes et les verrous. Et le saint, loué soit-il, lui dit: Tu iras jusque là, et pas plus loin. Et l'enfant reste dans les flancs de sa mère pendant neuf mois. Ensuite il est écrit: L'enfant mange de tout ce que mange sa mère, boit de tout ce que boit sa mère et n'élimine pas d'excréments, car s'il le faisait, il ferait mourir sa mère. Et ensuite il est écrit: Et lorsque vient le moment où il doit venir au monde, l'ange se présente devant lui et lui dit: Sord, car le moment est venu de ton apparition au monde. Et l'esprit de l'enfant répond: J'ai déjà dit devant celui qui fut là que je suis satisfait du monde dans lequel j'ai vécu. Et l'ange lui répond: Le monde dans lequel je t'amène est beau. Et ensuite: Malgré toi, tu as été formé dans le corps de ta mère, et malgré toi, tu es né pour venir au monde. Aussitôt l'enfant se met à pleurer. Et pourquoi pleure-t-il? A cause du monde dans lequel il avait vécu et qu'il est obligé de quitter. Et dès qu'il est sorti, l'ange lui donne un coup sur le nez et éteint la lumière au-dessus de sa tête, il fait sortir l'enfant malgré lui et l'enfant oublie tout ce qu'il a vu. Et dès qu'il sort, il commence à pleurer. Ce coup sur le nez dont parle le livre, c'est cela: l'ange scelle les lèvres de l'enfant et ce sceau laisse une marque. Mais l'enfant n'oublie pas tout de suite. Quand mon fils avait trois ans, il y a longtemps, je l'ai surpris la nuit près du berceau de sa petite soeur: "Parle-moi de Dieu", lui disait-il. "Je suis en train d'oublier." C'est pour cela que l'homme doit tout réapprendre sur Dieu par l'étude, et c'est pour cela que les hommes deviennent méchants et se tuent les uns les autres. Mais moi, l'ange m'a fait sortir sans me sceller les lèvres, comme tu le vois, et je me souviens de tout." - "Alors, tu te souviens de l'endroit où tu vas être enterré?" lui demandais-je. Il eut un grand sourire: "C'est bien pour cela que je suis venu ici pour te voir." - "Et c'est loin d'ici?" - "Non. Je peux te le montrer, si tu veux." Je me levai et pris mon calot: "Allons-y."...
Les Bienveillantes, Jonathan Littell
Editions Gallimard, 2006
Cet extrait serait immédiatement enlevé si l'auteur le demandait.
lundi 30 mai 2011
La mémoire des cèdres de Jacqueline Massabki et François Porel
Magnifique roman fleuve sur le Liban avec une écriture riche et fluide.
L'histoire romancée d'une vie, d'une famille, d'un pays.
C'est passionnant, réjouissant, inspirant. En bref, un roman, un vrai!
A lire sans hésitation !
Robert Laffont
Octobre 2004
L'histoire romancée d'une vie, d'une famille, d'un pays.
C'est passionnant, réjouissant, inspirant. En bref, un roman, un vrai!
A lire sans hésitation !
Robert Laffont
Octobre 2004
Qui a tué Arlozoroff? de Tobie Nathan
Livre intéressant qui se lit facilement, inspiré de personnages moins connus de la deuxième guerre mondiale.
On découvre principalement la jeune et ambitieuse Magda Goebbels.
L'auteur parvient à dresser un portrait sensible où l'on sent poindre l'obscurité du personnage. Cette femme fait penser une autre: plus actuelle, également avec 2 "a" dans son prénom ...
Dommage que la métamorphose ne soit pas plus développée et que l'histoire du roman s'arrête avant la fin démoniaque de cette femme.
Paradoxalement, le personnage du titre: Arlozoroff passe au second plan.
Grasset
Mai 2010
On découvre principalement la jeune et ambitieuse Magda Goebbels.
L'auteur parvient à dresser un portrait sensible où l'on sent poindre l'obscurité du personnage. Cette femme fait penser une autre: plus actuelle, également avec 2 "a" dans son prénom ...
Dommage que la métamorphose ne soit pas plus développée et que l'histoire du roman s'arrête avant la fin démoniaque de cette femme.
Paradoxalement, le personnage du titre: Arlozoroff passe au second plan.
Grasset
Mai 2010
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard
Grande déception! C'est un beau coup marketing avec ce titre magnifique qui appartient d'ailleurs à Kipling et non pas à l'auteur de ce mini-roman.
L'histoire se veut ambitieuse car elle met en scène Michael-Ange au service du sultan de Constantinople.
Malheureusement il n'y a rien dans ce livre. Il ne se passe rien.
Dès les premières pages, cela sonne creux.
Une véritable arnaque de 150 pages à peine, une écriture grosse, un nouveau chapitre à chaque page, bref en un heure c'est bouclé et oublié. Excepté que le lecteur se sent floué (17€ pour une belle couverture!). Actes Sud nous avait habitué à mieux!
Actes Sud
Août 2010
L'histoire se veut ambitieuse car elle met en scène Michael-Ange au service du sultan de Constantinople.
Malheureusement il n'y a rien dans ce livre. Il ne se passe rien.
Dès les premières pages, cela sonne creux.
Une véritable arnaque de 150 pages à peine, une écriture grosse, un nouveau chapitre à chaque page, bref en un heure c'est bouclé et oublié. Excepté que le lecteur se sent floué (17€ pour une belle couverture!). Actes Sud nous avait habitué à mieux!
Actes Sud
Août 2010
Dans la main du diable de Anne-Marie Garat
Très beau roman fleuve qui nous emporte immédiatement par une intrigue digne d'un roman policier.
L'histoire se dévoile petit à petit sans être prévisible.
L'écriture est très agréable à lire. Les personnages sont attachants.
A lire sans hésitation.
Actes Sud
Avril 2006
L'histoire se dévoile petit à petit sans être prévisible.
L'écriture est très agréable à lire. Les personnages sont attachants.
A lire sans hésitation.
Actes Sud
Avril 2006
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